Je me suis offert la nouvelle 141
R 463 Jouef « une charbonnière au prix resserré » dixit Loco-Revue.
Soit dit en passant, ce n’est pas son prix qui a été déterminant, d’autant plus
que je ne le connaissais pas quand j’ai fait la réservation ! C’est vrai
qu’elle est belle, peut-être trop belle et trop fragile pour mes doigts peu
sensuels. C’est vrai qu’elle roule bien. Elle sait faire mieux puisqu’elle sait
aussi siffler, chouiner et grincer, dans les courbes uniquement il convient de
préciser. Mais à la voir et l’écouter rouler, je n’ai pas ce sentiment de
plaisir que j’ai habituellement quand un tel engin arrive sur mon réseau, ce
qui n’est pas si fréquent. Pourquoi ?
Je l’ai mise à côté de sa grande sœur
la « 416 », charbonnière elle-aussi, verte à filets, référence Jouef-Champagnole
8274. Je me suis alors rendu compte qu’elle n’avait pas en moi la même côte d’amour ! Cette
416, je me souviens de son arrivée : un cadeau de mon père (pour Noël ?
pour mon anniversaire ? ou pour les 2 puisque les dates sont proches, en
tout cas ce ne devait pas être pour un bon bulletin de notes…). On est allé
ensemble la chercher au magasin de Narbonne (comment s’appelait-il ? Il va
falloir que je cherche dans les vieux Loco-Revue) et j’ai eu le choix (elles
devaient être au même prix) entre elle et la « Bourbonnais » de
Rivarossi. C’est qu’elle en a fait des tours de réseau ma 416. Mais je me
demande quand même pourquoi elle n’arriverait pas à laisser un peu plus de
place dans mon cœur à cette nouvelle 463…
Je crois que c’est mon ami Gégé
qui a trouvé la solution. Vous connaissez Gégé, c’est lui qui a trouvé plein de
trains Jouef en faisant des travaux dans une vieille maison : http://blog.e-train.fr/2017/12/les-trains-de-gege.html
. Il me parlait il y a quelques jours de sa nouvelle voiture, un modèle actuel
du constructeur au lion qui ne lui donne en rien le plaisir qu’il avait à
conduire sa vieille Citroën. Pourtant la Peugeot est bourrée de technique, d’aides
à la conduite et de raffinements du moment. La larme à l’œil, il évoque les
défauts et les caprices de la « Citron », de sa suspension
hydropneumatique aujourd’hui obsolète… Et si je subissais la même crise de
nostalgie avec mes 141 R ? Vous allez me dire qu’il faut donner du temps
au temps, la laisser envahir peu à peu les voies principales de mon réseau (il
n’y a pas de dépôt, désolé !). Mais comme le chante Brassens « le
temps ne fait rien à l’affaire, quand on est c…, on est c… ».
Pas d’inquiétude, je ne regrette
en rien mon achat et, pour le bonheur des fabricants, je me sens même prêt à
recommencer mais surtout pas avec une loco bien trop porteuse de nostalgie
personnelle !