Un été sans petits trains, un trop long été sans modélisme
(ou presque). Ainsi en a décidé la vie, vous saurez excuser mon long silence
sur ce blog. Un décès, une maison à vider… avec
de bonnes résolutions. Oui, on emballe objets, vaisselle et souvenirs.
Non, on n’a pas le temps de détailler ces objets qui nous relient au passé.
Oui, on fera cela plus tard. Non, on ne peut pas résister. Je suis sûr que cela
vous est aussi arrivé (enfin j’espère ne pas être le seul)… Et puis,
finalement, on craque et on ouvre la boite à photos familiale...
Des visages familiers, des illustres inconnus, des lieux
sans âme et des sites à souvenirs sur ces photos en noir et blanc aux bords
dentelés, sur ces tirages en couleurs passablement défraichies, sur ces
feuilles Ilfobrom (vous vous souvenez ?) mal exposées et encore plus mal développées
par mes soins dans un recoin insuffisamment obscur… Pas de photos de train, ce
n’est pas quelque chose qu’on avait coutume de faire dans la famille. Et puis,
au fond d’une pochette, ces quelques clichés pris au Kodak Instamatic
(pellicule format 126, vous vous souvenez aussi ?).
Mais c’est moi !
Moi et mon train… Un réseau d’ado depuis longtemps disparu même si la plupart
de ses éléments constitutifs existent toujours… C’est vrai, j’en ai démonté et
cassé au fil des ans, des locos, des tenders, des voitures et des wagons. J’en
ai gardé aussi bien plus.
Ces photos semblent être les plus anciennes de mes aventures
ferromodélistes. Pourtant, il y a eu un autre réseau avant. Quels souvenirs ?
Oui, un cadeau de Noël. 1968 ou 1969 vraisemblablement. Tiens 50 ans… Un
rectangle d’isorel peint en vert prairie cloué par mon grand-père sur un cadre en
tasseaux de pin avec, tout autour, un « galon » plastique
vraisemblablement récupéré sur un de ces rideaux à franges plastique
multicolores. Je me souviens d’un ovale de voie Jouef avec une paire d’aiguilles,
de la gare de Neuvy montée par mon père, du tunnel « manteau de chien »,
du Disjoncta 1500 qui a remplacé dès le 26 décembre le contacteur à piles
défaillant.
Et bien sûr, je me souviens du train qui tournait « à fond »
dessus. Je ne peux que m’en souvenir puisque j’ai encore ce coffret Jouef.
Le Capitole, summum de la modernité… Le Capitole dont j’ai
plus tard tenté de détailler la motrice. Résultat ô combien puéril mais peut
être à la base de bien des choses…
N’ouvrez jamais une boite à photos quand le temps presse, l’effet
peut être désastreux, ou au contraire, n’hésitez pas à plonger dans ces
souvenirs avec délice. Ces images sont désormais les seules qui peuvent me
raconter d’où provient cette passion pour les petits trains. Mais c’est une passion
que je partage avec vous tous alors même que les cheminements de chacun d’entre
nous sont uniques.