Photos Jean-Pierre Lescure |
Et même peut-être irrécupérable. Je
me suis rendu dimanche dernier à l’exposition pluridisciplinaire de Quillan,
dans la haute vallée de l’Aude. J’ai flâné de maquette de cirque en circuits
pour camions radiocommandés, sachant que je finirai tôt ou tard par contempler les
réseaux de trains miniatures. Il y avait le bien connu (des lecteurs de
Loco-Revue et des visiteurs d’expo) « Castelnaudary » en N, un réseau
montagnard et catalan, le grand réseau ludique du club de Mirepoix (Ariège)
animé par des enfants (génial !), un micro-réseau pas plus large que le
chas d’une aiguille (c’est quasiment son nom) et bien d’autres que je ne peux détailler
cette fois.
Mais je savais que je venais pour rencontrer Jean-Pierre Lescure (l’autre
J.P.L. !) et prendre une bonne leçon de modélisme de haute fidélité. Il
avait amené sa nouvelle gare cantalienne « Sainte Anastasie » et des
micromodules d’une précision à damner un pied à coulisse. J’étais heureux, j’allais
enfin savoir faire…
Mais cela ne s’est pas vraiment passé ainsi ! Lisez la
suite !
Jean-Pierre, encore plus bavard
que moi, m’a fait découvrir le « pourquoi et le comment » de ses
modules, que dis-je de ses ouvrages d’art, au propre comme au figuré. Et j’ai
compris : pour un jour de modélisme proprement dit, il faut passer deux
jours de recherche : les plans anciens, les photos d’hier et d’aujourd’hui,
les « anciens » qui ont connu tel ou tel site avant sa défiguration.
Moi qui construis au jugé, j’en ai pris un coup ! Il m’a montré comment il
créait des pièces a priori insignifiantes, tels les garde-corps, si bien reproduits
qu’ils vont être dupliqués et diffusés par un de nos artisans orfèvres de la
découpe laser… J’ai essayé d’emmagasiner des dizaines, des centaines de
conseils. Et puis…
Je l’ai vu… Là-bas, à l’autre bout de la salle de gymnase.
Il était négligemment posé sur une table recouverte de papier-nappe avec
quelques congénères dans l’attente d’un jour meilleur. J’ai craqué ! J’ai
abandonné Jean-Pierre en pleine discussion et je me suis précipité dans ses
bras, enfin dans ses bogies.
Lui, c’était ce magnifique wagon-torpille Lima des
années 1970. Que de souvenirs ! Je l’avais contemplé pendant des mois dans
la petite vitrine d’un magasin de la rue Victor Hugo. Je ne me souviens pas de
ce que vendait ce magasin (aujourd’hui, dans cette même rue, il parait qu’on
deale d’autres produits…), mais il y avait ce wagon. Je n’avais pas assez d’argent
de poche, je n’ai jamais pu me le payer… Et un jour, il a disparu de la
vitrine. Et voilà qu’il réapparait à nouveau, presque 50 ans après. J’ai pu enfin
me l’offrir pour quelques pièces, son vendeur devant être fâché avec lui… Voilà
comment j’ai abandonné dimanche dernier toute perspective de modélisme de
qualité pour un amour plastique et platonique de jeunesse. Désolé, Jean-Pierre,
tu ne m’en voudras pas ?
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