Phase 4 du projet « La réalisation » / Etape 2
La voie ferrée est une construction bien curieuse. Les élèves ont été étonnés d’apprendre qu’elle n’était pas fixée au sol, qu’elle reposait simplement sur les cailloux. La question du ballast revient souvent dans leurs bouches : allons-nous aussi mettre ces petits cailloux ? S’ils savaient le « plaisir » de la seringue et du mélange colle/eau/liquide vaisselle ! Pour l’heure, avec nos « richesses » en rails et aiguilles, il faut passer à une pose pérenne de la voie sur le désert de polystyrène.
Cette étape fera l’objet de trois séquences, chaque élève y
participant une fois. Je suis obligé d’être très présent sinon directif pour
l’assemblage des coupons de rails. Les géométries différentes des programmes de
voie nous obligent à de nombreux essais. Je ne me souvenais pas qu’assembler un
« simple » ovale était aussi compliqué ! Le circuit bouclé, ses
quatre aiguilles, ses voies de garage et d’évitement leur conviennent, tant
mieux ! Je ne suis pas satisfait et j’ai peur de la monotonie des
circulations, je réserve donc un espace sous la montagne pour une éventuelle
voie en coulisse. Le câblage est minimaliste : pas d’éclisses isolantes,
pas de moteurs sur ou sous la table ni de tirettes. Les manœuvres se feront à
pied d’aiguille. Les mystères du câblage électrique viendront plus tard, ce n’est
pas logique mais c’est pédagogique !
La question du ballast est résolue : je découpe des
chûtes de plaques de liège avec l’outil proposé dans la fiche technique VII.2I de
Loco Revue 777 (avril 2012). Ce « cutter » oblique et sa réglette
sont pour les élèves des objets fantastiques. C’est l’occasion de voir ensemble
la flexibilité des matériaux : une bande de liège reste droite mais refendue
dans le sens de la longueur, elle devient parfaitement flexible. Des élèves
encollent les bandes alors que d’autres les mettent en place avant de les
maintenir, le temps du séchage, avec des épingles de couturière qui serviront aussi
à fixer les rails de manière suffisamment discrète. J’apprécie pleinement le
choix du polystyrène !
Pour les plus jeunes, le liège ressemble aux
cailloux du ballast, ils sont satisfaits du résultat. Les plus âgés
revendiquent la pose des petits cailloux, se proposant même d’aller en
ramasser. Je stoppe net cette initiative et leur promet (tout en sachant que ce
n’est pas là non plus très méthodique) que nous mettrons le fameux ballast (que
nous avons en stock) si nous en avons le temps en fin d’année. Aucun élève n’a
l’idée de brancher au plus vite le transfo pour faire tourner le train. Il est
vrai que la réalisation du décor commence à les mobiliser...