Au pied de son arbre, Jean vivait heureux !



Phase 4 du projet « La réalisation »/Etape 3


Nos différentes sorties, la beauté des arbres de la cour de l’école (en particulier les cèdres), notre jardin potager et d’autres raisons font que les élèves de l’ULIS sont sensibles au monde végétal. Au fil des étapes précédentes, il y a eu de nombreuses questions sur les méthodes de reproduction de la végétation. Lors d’un mini-conseil imposé par les nécessités de rassembler les matériaux, nous avons décidé que le réseau vivrait en été. Les arbres seront nos premiers représentants du règne végétal. Et pour une forêt, il va en falloir !




Jean n’est pas l’élève le plus sage et le plus facile de l’ULIS. Il n’est pas non plus passionné par les contenus scolaires. Mais dès que nous parlons de nature, je le sens émerger d’un ennui visible et d’une torpeur feinte. A la bibliothèque, il choisit systématiquement des ouvrages sur les animaux, en particulier les oiseaux. Pour le réseau de trains, il a voulu une forêt. Il ne pourra pas la planter tout seul, d’autant plus que la  « fermière » et les « jardinières » réclament aussi des arbres. Il est temps de créer notre pépinière.

Nous n’avons pas les moyens d’acheter ces beaux feuillages aujourd’hui proposés aux modélistes. Je me refuse cependant à utiliser des méthodes par trop ingrates comme le broyage de mousse au moulin à café. Nous achetons des sachets de flocage « classique » en différents verts, en sus de ceux offerts par FB Systems, pour utiliser les méthodes habituelles à partir de branchettes. Pour créer la masse du feuillage, j’ai l’idée d’utiliser des abrasifs de mono brosse industrielle. Les entreprises de nettoyage les mettent au rebut dès qu’ils perdent la moitié de leur épaisseur ou commencent à se déchirer et certains sont de couleur verte. On peut les découper et les étirer facilement, quoi de mieux ? L’Aéro’colle Cléopâtre est en stock (sent-elle bon ou pas, grande question !). Un carton servira de cabine d’encollage. Nous avons tout ce qu’il faut !

Nous abordons la question de la taille des arbres : il faut observer la réalité. Les cèdres de la cour sont immenses, bien plus hauts que le château. Dans les jardins autour, les micocouliers dominent les muriers qui dominent les arbres de Judée… Surtout pas d’uniformité. Un bâtiment servira de repère sur une plaque de polystyrène promue au rôle de pépinière. Je leur fait observer et toucher les différents flocages : à base de sciure, de mousse, de fibres et de poudre. Ils apprécient plus le toucher de ces textures que l’odeur d’amande amère de la colle !

Je fais une démonstration avec un flocage vert clair puis avec un flocage vert foncé. J’ai bien choisi mon « tronc » et la boule de feuillage : l’arbre obtenu ressemble aux nombreux pins à pignons du quartier. Ouf… La pépinière se densifie peu à peu. Mais c’est sans compter avec les facéties imaginatives de Nathalie : des paillettes deviennent des fleurs et les perles de rocailles des fruits bien mûrs ! 

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