Phase 2 du projet « Du rêve aux choix »/Etape 2
C’est une bien belle scène du projet qui se joue maintenant
avec le choix des éléments de décor par les élèves de l’ULIS. Au départ, tout
est possible. Chaque élève peut suggérer un ou des éléments de décor qu’il
souhaite trouver sur notre réseau. Il faudra ensuite faire des choix. A quoi
vont-ils penser ? Comment sera leur « petit monde miniature » ?
Premier « tour de table » face au
tableau : tout est noté. On trouve les grands classiques : des
jardins, des magasins, une ferme, des arbres, des routes. Il y a aussi les
grands absents : tout l’environnement ferroviaire proprement dit (la
sortie en train à Bédarieux n’aurait-elle servi à rien ?). Il y a des
« inédits » qui méritent discussion et les « curiosités »
que l’on met aussitôt au débat. Davout voudrait qu’il y ait la guerre, les
autres élèves n’y sont pas vraiment opposés. Petit cours d’histoire sur la
place des chemins de fer dans les conflits mondiaux et régionaux : je leur
explique (simplement) le rôle stratégique des chemins de fer et les
destructions que l’ennemi s’emploie systématiquement à mener sur les voies et
le matériel roulant. Amélie s’écrie « qu’il n’est pas question que l’on
casse notre train tout neuf », les autres l’approuvent. Il n’y aura pas de
guerre dans notre paysage ! Mohamed veut la mer. En tournant autour de la
porte, il consent à admettre que ce n’est pas possible. Il se résoudra à
n’avoir qu’un petit lac !
Deuxième tour de table : qui veut faire quoi ? Les
idées n’étant pas propriétés de l’un ou de l’autre, chaque élève (ou paire
d’élèves) peut choisir un ou deux éléments de décor qu’il s’engage à créer.
Ramadan et Davout auront en charge la station service pour les voitures, Amélie
et Esly la réalisation des montagnes, Jean s’occupera de la forêt, Mohamed se
contentera donc de son petit lac, Esly construira un pont, Sonia et Sarah
aménageront un jardin de fleurs, Seyma et Nolan seront les fermiers du réseau,
Ramadan et Nolan devront gérer le club de sports et le terrain de foot (il sera
difficile de leur faire abandonner l’idée de reproduire le stade de
France !). Eren décide de s’occuper seul du réseau routier (y compris l’arrêt
de bus et de taxis). Yannick n’a encore rien choisi (alors qu’il avait fait
plusieurs propositions). Mais comment allons-nous caser tout cela sur 200x83
cm ?
La discussion n’est pas terminée : il est également
décidé que la partie ferroviaire sera collective ainsi que la confection
des arbres. Il reste le « gros morceau » auquel ils tiennent
tous : la reproduction de l’école. Comme vous pouvez le constater, notre
école est un château ; dans notre région, nous appelons cela un
« château pinardier », ailleurs une « folie ». Celle-ci fut
offerte par ses propriétaires à la Ville de Béziers pour qu’elle devienne une
école. Pas toujours pratique (un escalier en marbre avec une rampe en fer forgé
pour rejoindre la classe !) mais un dépaysement (un monde nouveau
sûrement) pour des élèves qui n’ont auparavant connu que les anciennes écoles au
modèle « Jules Ferry » ou les créations récentes quelque peu
préfabriquées. Il me revient fort à propos les « inventions » de Jacques
Le Plat et d’autres modélistes créatifs. Il va donc falloir que je retrouve ses
écrits et conseils sur le Clap, je ne vois actuellement pas comment faire
autrement.
Au fil des jours suivants, je suis obligé d’être ferme sur
les choix et les engagements pris car les idées fusent sans discontinuer :
des (grands) magasins, une piscine, un aéroport, une base de lancement de
fusées et, plus raisonnablement, les découpages découverts dans
« Clés »… Je lâche uniquement pour la petite remise à locos. Il est
intéressant de constater qu’aucun élève n’aura, durant toute cette étape,
proposé de vignes, pourtant au cœur de notre région, ni de sites industriels :
nous devrons nous passer d’ITE !